jeudi 2 octobre 2014

SCC3/6 - Le départ du deuxième tour cycliste de la République autocratique du Luabongo est donné par Cravate Rouge, le Premier Sorcier et Chef du Grand Conciliabule

Nzombo le soir ? (6)

On attend.
On apprend qu'un dernier lot de cent bus neufs de la firme Transport au Luabongo (Translu) est arrivé dans la ville-duché d'Expo (soki Mboki) et a été conduit au dépôt central de l'entreprise, au quartier Matadi, dans le bourg autonome de Masina. Ce qui porte à cinq cent le nombre total de véhicules de cette société de transport en commun appelés à circuler dans les rues de la capitale du Luabongo.
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.

On attend
On apprend que différents marchés de la ville-duché d'Expo sont, depuis quelques jours, inondés de mandarines, oranges, citrons et autres fruits non encore arrivés à maturité. Les cultivateurs de l'ex-Bas-Tonne qui approvisionnent le marché de la ville-duché d'Expo justifient la cueillette précoce des fruits par la peur de se faire voler la récolte sur l’arbre. 
On attend.
On apprend que, sur un marché de quarante-cinq millions d’utilisateurs potentiels en République autocratique du Luabongo, quinze millions de Luabongais possèdent une carte SIM.
On attend.
On apprend d'une part et d'autre part.
On apprend d'une part que des combats violents ont opposé les communautés Bafuliiru et Barundi/Banyamulenge à Mutarule ainsi qu'à Nyamugali et Katekama dans la Plaine de la Ruzizi à 40 kilomètres au nord de la cité d'Uvira, au Sud-Kivu. Une trentaine personnes ont été tuées et une quinzaine d'autres blessées, par « des hommes armés dont l'identité reste à déterminer » mais qui sont « soupçonnés d'être des Tutsis Banyamulenge ». Quinze personnes auraient été 
- Ohooh ? Batu mwindu bakufaka na microbes te ? Vraiment ? Ni même dans un incendie ? Qui sont les ndoki ?
- Chutt !
brûlées vives dans la chambre de prière de l’Église locale de la 8e Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique centrale. Radio Trottoir avance des chiffres allant jusqu'à 80 morts. Le centre de santé de Mutarule et plusieurs habitations ont également été attaqués. Ces incidents seraient liés à des vols de bétail « mais s'inscrivent également dans un contexte politique tendu ». Des rivalités entre autorités coutumières et des conflits fonciers et miniers ont également été évoqués. Les habitants ont déserté le village. 
On apprend d'autre part que des corps habillés en kaki des armées luabongaise et rwandaise se sont disputés la colline de Kanyesheja, dans la localité de Kabagana II, en baronnie de Nyiragongo, à une trentaine de kilomètres au Nord de Goma. D'après les agriculteurs de l'endroit, les habitants du village rwandais voisin ont pris, pendant de nombreuses années, de mauvaises habitudes : "Ils venaient couper nos arbres, se moquaient de nous, menaient paître leurs troupeaux sur nos terres et détruisaient nos cultures". Le Rwanda, de son côté, accuse les soldats de la République autocratique du Luabongo d'avoir franchi la frontière commune et d'avoir tiré sur une patrouille rwandaise. 
On attend. On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On apprend que plus de cent porcs sont morts en une semaine dans la cité de Malemba Nkulu à 700 km de Lubumbashi. Toutes ces bêtes ont présenté les mêmes symptômes, à savoir : la diarrhée, le vomissement et
- Ohooh ? Ebola ya ba ngulu ?
- Ta gueule, fieu ! Rastreins !
l’amaigrissement. Le service vétérinaire de cette baronnie du Katanga a affirmé que ce mal, non encore identifié, revient pendant la saison sèche depuis trois ans. Ce service soupçonne la peste porcine mais ne dispose pas de produits pharmaceutiques pour faire face à cette maladie. Le président des éleveurs de cette baronnie a indiqué que 200 des 250 porcheries ont fermé en l’espace de trois ans : « La bonne race des porcs a presque disparu. Le poids des porcs est désormais réduit. Aucun ne pèse plus de 250 kilos. » La conséquence de cette situation est la reconversion des éleveurs en exploitants miniers artisanaux, selon le président des éleveurs.
On attend. On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On apprend que l'entreprise pétrolière britannique Soco a fini par jeter l'éponge. Après des mois de « lobbying » intense et crapuleux et à la suite de nombreuses protestations de l'Unesco, du Fonds mondial pour la nature (la WWF avait porté plainte contre la Soco devant l’Organisation de coopération et de développement économique pour non-respect des normes sociales et environnementales) et de nombreuses autres ONG, nationales et internationales, le pétrolier a annoncé mettre fin à ses activités d'exploration et de forage dans le parc des Virunga situé aux frontières de l’Ouganda et du Rwanda. Le site d’exploitation pétrolière de la Soco, au cœur du parc national des Virunga, couvrait une superficie de 7 000 Km², allant de Rumangabo, en baronnie de Rutshuru, jusqu’à Kasindi port au nord en baronnie de Beni, en longeant le lac Edouard. Après la française Total et l'italienne ENI, elles aussi détentrices de concessions pénétrant à l'intérieur du parc, Soco est la dernière compagnie pétrolière à se soumettre à une mobilisation internationale menée à grands renforts médiatiques par la société civile : 750.000 personnes à travers le monde ont signé une pétition en faveur de la protection des Virunga. Soco se retirera des Virunga après avoir conclu ses différentes activités opérationnelles en cours, en ce compris ses activités de prospection sismique dans le lac Edouard. On se rappellera que l’exploration et la production du pétrole dans le « Bloc 5 du rift albertin Est RAL» avaient été autorisées par décret depuis juin 2010.
On attend.
On apprend que l’annonce d’un projet de révision constitutionnelle préoccupe vivement la population Luabongaise, laquelle craint que les sorciers en place ne cherchent, par des moyens crapuleux, à se maintenir indéfiniment au pouvoir. Tshaku, le sorcier régalien chargé de la mobilisation de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo s'est montré rassurant et a tenu à dénoncer un « procès d’intention de la part de l’opposition » et a déploré le fait que des partenaires de la communauté internationale, des chancelleries occidentales et des envoyés spéciaux fassent chorus avec les ONG de défense des droits de l'homme et « une frange de l'opposition connue pour ses thèses extrémistes et nihilistes ». 
On attend. On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On apprend que les agents de la Société nationale de chemin de fer du Luabongo (SNCL) ont levé leur mouvement de grève à Lubumbashi au Katanga. L’annonce de la fin de la grève a été faite par le président de la délégation syndicale nationale. Les cheminots acceptent de reprendre le travail après que le sorcier proconsulaire « élu » à la tête du grand-duché du Katanga leur ait promis de faire en sorte que la SNCL libère immédiatement les salaires de trois mois (sur les 84 mois de salaires dus aux travailleurs) et assure la régularité de la paie mensuelle. Cette grève a été déclenchée depuis plus de six mois.
On attend. On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On apprend que, dans le cadre de la nouvelle réglementation de change en République autocratique du Luabongo, la Banque centrale du Luabongo a ordonné que toutes les prestations se rapportant aux « opérations ayant une incidence sur le vécu quotidien de la population » se règlent en monnaie nationale. Il s’agit principalement du loyer d’immeubles à usage résidentiel, des crédits à court terme octroyés aux ménages, des frais de santé et de consommation d’eau et d’électricité à usage domestique et autres. 
On attend.
On apprend que le pasteur Victor Néhémie NKusu, président des églises de réveil de Matadi dans le duché Ne-Kongo, a dénoncé la lenteur du procès opposant l’église «Œuvre missionnaire pour l’évangélisation » à une famille devant le tribunal de grande instance de Matadi. Selon lui, cette église a été délogée illégalement de sa nouvelle parcelle il y a trois mois  par les auxiliaires de la justice.  «Notre crainte, c’est de voir les pasteurs marcher ou les fidèles se soulever. Ce n’est pas bon ! Nous ne pourrons pas maîtriser cette pression-là. C’est pourquoi nous demandons à ceux qui gèrent le dossier de l’activer pour que l’église rentre dans ses droits», a déclaré le pasteur Nkusu.
On attend. On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On apprend d'une part et d'autre part. 
On apprend d'une part que le chanteur ivoirien Meiway s’est produit au parking du Grand Hôtel, dans la ville-duché d'Expo, lors de la deuxième édition du festival panafricain des grillades. 
On apprend d'autre part que les habitants de Mutarule dans le duché du Sud-Kivu ont enterré leurs morts dans un climat tendu et qu'ils ont barré la route nationale n°5. Cette tension était aussi perceptible dans la cité d’Uvira où des barricades ont été érigées sur le pont Mulogwe. 
On attend.
On apprend d'une part et d'autre part. 
On apprend d'une part que le comité organisateur de la deuxième édition du Tour cycliste du Luabongo est en train de mettre la dernière main aux préparatifs de cette importante épreuve à laquelle devraient participer des coureurs de nombreux pays africains dont le Sénégal, la Sierra Leone, l'Afrique du Sud, le Mozambique, la République de Fara-Fara, le Rwanda, le Burundi « et autres ». Près de 150 coureurs dont 18 de la République autocratique du Luabongo et 6 du Burkina Faso vont parcourir 420 km de Kolwezi à Kasumbalesa en passant par Likasi et Lubumbashi. Les coureurs seront ensuite transbordés dans la ville-duché d'Expo pour effectuer le trajet Expo-Kimpese, long de 250 km. Ils reviendront ensuite à Expo pour aller de la ville-duché d'Expo jusqu'à la ville de Kikwit, via Masimanimba. Toutes les dispositions sécuritaires ont été prises pour le bon déroulement de cette compétition. 
On apprend d'autre part, qu'en Equateur, dans les groupements de Yoye, Yaloketo et  Mbongi, en baronnie d’Ikela, environ 455 enfants de zéro à 10 ans sont morts de fièvres 
- Ohooh ? Ebola to malaria ?
- Chutt ! Amalgames scandaleux, fieu !

et d'anémie sur les 6 455 cas enregistrés depuis janvier, Depuis un mois, les centres de santé et hôpitaux de la baronnie d’Ikela sont en rupture de stock de médicaments pour faire face à cette maladie. Il en est de même dans la zone de santé de Djolu, en Equateur également, où ont été enregistrés plusieurs cas de décès (surtout des enfants) liés au paludisme et à l'anémie. Dans les structures de santé de cette baronnie, les médicaments font aussi défaut. 
On attend.
On apprend que de nombreux élèves des 3e, 4e, 5e et 6e années primaires d’une école située à Iga Barrière, en Ituri, partagent leur temps entre les cours et les carrières d'or. Après l’école, ces enfants exercent le petit commerce dans les carrières où ils vendent de l’eau, des beignets et des arachides. D’autres transportent du sable dont on extrait l’or. On dénombre quarante filles parmi les élèves qui travaillent dans les carrières. Certaines d'entre elles se livrent à la prostitution. Le directeur de l'école primaire, Dhego Basara, confirme ces faits : « Ils quittent la maison le matin pour aller à l’école. De l’école, ils vont chercher leurs collations dans les carrières d’or », explique-t-il.
On attend.
On apprend que les agents des entreprises de transport City Train et Stuc ont organisé un sit-in devant le Parlement. Ils déplorent le fait qu’une nouvelle entreprise de transport, Translu, ait été créée sans qu’ils y soient embauchés. City Train et Stuc, créés respectivement en 1989 et 2006, sont actuellement en arrêt. La quasi-totalité de leurs bus ne roulent plus. A sa création, Stuc avait mis en circulation 235 bus. En 2012, seuls 11 roulaient encore. Actuellement, c’est l’entreprise Translu qui assure le transport public dans la ville-duché d'Expo. Les premiers bus de cette société ont été mis en circulation le 30 juin 2013. Elle en compte actuellement 500. Répondant aux agents de Stuc et City Train qui réclamaient des emplois chez Translu, le sorcier feudataire ayant reçu les Transports en prébende a déclaré: « Nous n’avons pas demandé à Translu de fermer la porte à qui que ce soit. Les agents de Stuc et de City sont libres d’aller déposer leur candidature »
On attend.
On apprend que 4.580 habitants de Mutarule se sont réfugiés à Sange après le massacre la semaine dernière.
On attend.
On apprend que près d’un millier d’élèves de la cité de Bukama, dans le grand-duché du Katanga, sont obligés de fabriquer des briques en terre cuite pour leurs écoles. Les plus jeunes doivent produire cent vingt briques par jour, et ceux de la sixième année produisent entre trois cent et quatre cents. Plutôt que de travaux forcés, les responsables des écoles parlent de travaux manuels faisant partie des programmes des cours. 
On attend.
On apprend que près de 70 corps habillés en kaki, armés de marteaux de 5 kg et appuyés par deux « engins lourds », détruisent les maisons de fortune construites dans le cimetière de Kinsuka où on n’enterre plus personne depuis des années (sauf en cachette) mais qui n'est pas encore désaffecté. Ce cimetière, situé sur la route de Mbudi, dans le bourg autonome de Mont-Ngafula (alias Ankara), est dépourvu de clôture et envahi par des foyers de sans-abri qui y achètent des portions de terre aux premiers occupants...
- Ohooh ? Quels premiers occupants ? Les vivants ou les morts ?
- Propos subversifs ! Tika makelele, fieu ! Rastreins valet !

en complicité avec les chefs coutumiers et les chefs des quartiers. Certains espaces ont même été achetés par des femmes maraîchères. Les habitants du cimetière de Kinsuka y vivent sans électricité ni eau potable et, dit-on, creusent des puits au milieu des tombes. Les enfants jouent, crient et sautent... Sans gêne ni peur ! sur les sépultures. Un malewa propose aux vivants des pieds de porcs à la sauce, des ’’mpiodi’’, des cuisses de poulet, du fufu et du ’’nsaka madesu’’. On peut aussi consommer du lotoko sous une paillote. Un habitant le dit : « Ce n’est pas la première fois que l’on démolit mais les gens reviennent. Les morts n’auront pas toujours raison sur les vivants. »
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On apprend que le président du Sénat de la République autocratique du Luabongo, dans son discours de clôture de la session parlementaire ordinaire, a  félicité ses collègues pour le travail réalisé et les a invités à s’atteler au travail d’évaluation de l’application des lois votées, en déclarant : « Une chose est d’adopter des lois, et autre chose est de les appliquer ». Je m’interroge : « N’en est-il pas ainsi de la loi d'amnistie, promulguée depuis le 11 février 2014 et supposée entrer en vigueur le jour de sa promulgation ? »
On attend. 
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On attend et on constate que la situation est toujours bloquée (et « floutée » à dessein par des crapuleux). On n'est, apparemment, nulle part. Ni annonce d'une libération prochaine de Mopoie et de Bangazegino en vertu de la loi d'amnistie, ni confirmation officielle et motivée de leur maintien en détention. On constate la prolongation « de fait » et « à durée indéterminée » des « lettres de cachet » prises contre eux et la continuation des traitements discriminatoires et des persécutions du général*** et de ses collaborateurs, de ceux qui le couvrent et de ses commanditaires. Je sens que je commence à m'échauffer : « Mon cheval piaffe d'impatience, devient de plus en plus nerveux et n'en peut plus d'être retenu. Dois-je continuer d'écrire et de pousser à RIIIR ? Pour qui ? En vue de quel effet ? »
On attend.
On apprend que treize des dix-huit cyclistes de la sélection de la République autocratique du Luabongo sont restés dans la ville-duché d'Expo et réclament le paiement de la totalité des primes qui leur avaient été promises par le Grand Conciliabule. D’après eux, ils n’ont perçu que 290 USD sur les 1.600 promis (mille deux cent de frais de missions, deux cent pour la sélection et deux cent pour la préparation). Pour sa part, le responsable de la Fédération Luabongaise de cyclisme rejette en bloc toutes ces allégations. Il dit détenir des rapports qui prouvent que les cyclistes de la sélection de la République autocratique du Luabongo avaient accepté de recevoir un montant de 400 USD à chacun.
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino. 
On apprend que 138 personnes éligibles à la loi d'amnistie, dont Mopoie et Bangazegino sont encore maintenus en détention à l'Université de Makala. On espère qu'une nouvelle liste de « libérables » sera rendue publique à l'occasion des festivités du 30 juin et que Mopoie et Bangazegino figureront sur cette liste.
On attend toujours de RIIIR.





Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
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