jeudi 2 octobre 2014

SCC3/0 - Sommaire et avant-propos (des mois et des années d'une attente interminable au Luabongo... on se demande quand Mopoie et Bangazegino seront libérés, on se demande quand quelqu'un va jeter la première pierre !)


SOMMAIRE : 28 tranches

- 1ère tranche :
LE ROMAN DE LA LIBERATION DE MOPOIE ET BANGAZEGINO, SUITE SANS FIN ?… Mopoie et de Bangazegino, ce sont ces deux irréductibles résistants à l’arbitraire, victimes de « lettres de cachet », jetés aux oubliettes et emprisonnés depuis des années à l’Université Libre de Makala, qu'un prélat inquisiteur du Saint-Office, crapuleux avéré, le général*** poursuit d'une haine féroce, rageuse et personnelle, une haine croissant à proportion de leur résistance
- 2ème tranche :
Tika nyoka, boma Zaïrois ! (à Katongola aussi ?)

- 3ème tranche :
 Bousculade au stade Tata Raphaël, c’est toujours ainsi que ça commence, non ? Et, depuis le 4 janvier 1959, les supporters de l’AS V.Club sont sur tous les coups ! Faut-il encore permettre aux gens de se réunir ? Ne devrait-on pas (dans l’intérêt de la population ?)  interdire tous les matchs de foot et reporter tous les championnats ?

- 4ème tranche :
 Ebeba ebeba ? Sursoir encore à la diffusion de mon buku et désamorcer mes pralines infamantes et ridiculisantes alors qu’elles sont toutes prêtes à exploser dans la gueule des crapuleux et de leurs commanditaires ?

- 5ème tranche :
Un coup de feu tiré en l’air pour disperser la population touche en plein front une élève de 18 ans (qui, sans aucun doute, venait de s’envoler comme une perdrix débusquée par un chasseur ?)
http://ssc-03.blogspot.be/2015/02/un-coup-de-feu-tire-en-lair-pour.html

- 6ème tranche :
Le départ du deuxième tour cycliste de la République autocratique du Luabongo est donné par Cravate Rouge, le Premier Sorcier et Chef du Grand Conciliabule.
http://ssc-03.blogspot.be/2015/03/le-depart-du-deuxieme-tour-cycliste-de.html 

- 7ème tranche :
Les carrières minières de Mangi et de Panga sont placées sous la haute protection militaire de David, de Chinois, de Tata Mapasa et de Gowa.
- 8ème tranche :
Après avoir été incarcérée pour identification de son propriétaire, une chèvre délinquante aurait mordu un autre détenu qui partageait le même cachot.
- 9ème tranche :
LA CANTATRICE ET LE GENERAL*** SONT-ILS DE CONNIVENCE ? Des dérives dictatoriales auraient-elles infiltré la République autocratique du Luabongo ? Patrice-Emery Lumumba aurait-il, de nouveau, été trahi par de prétendus héritiers ? Seskoul serait-il de retour au Luabongo sous le couvert d’une pseudo Nouvelle Démocratie à la sauce nationale et souveraine ?
- 10ème tranche :
La Foire internationale d’Expo s'ouvre sur le thème «Les Petites et moyennes entreprises, moteurs de développement de la RAL» tandis qu’une Foire de la pomme de terre se tient à Goma.
http://ssc-03.blogspot.be/2015/02/la-foire-internationale-dexpo-souvre.html

- 11ème tranche :
Âgée de 18 mois, Vainqueur Bukaka meurt asphyxiée au troisième jour de sa détention dans le cachot du sous-ciat de Matadi Kibala où elle avait été incarcérée aux côtés de son père, suspecté d’avoir volé une chaise en plastique.
http://ssc-03.blogspot.be/2015/02/agee-de-18-mois-vainqueur-bukaka-meurt.html 

- 12ème tranche :
Tandis qu’on commémore le décès d’un vieux copain et compagnon de lutte Mwamba Bapuwa, assassiné en 2007, les bourgs autonomes de Lemba et de Bandalungwa se disputent le titre de « Petit Paris ».
- 13ème tranche :
Le quartier des femmes de la prison de Kindu manque de toilettes et les prisonnières sont obligées de déféquer dans des sachets en plastique qu'elle jettent ensuite à l'extérieur. De futures lanceuses de cacas Molotov ?
- 14ème tranche :
D’une part, trois djeuns non-armés sont abattus par les FARAL en Ituri alors qu’ils inspectaient leurs pièges à gibier. Et d’autre part, à Kitona, le commandant de la base militaire tient à souligner la parfaite intégration des marines américains dans l’environnement Luabongais, « au point que certains d’entre eux ont même reçu des sobriquets Luabongais tels que Landu, Mère Double,  Mutombo, Jo Balar ».
http://ssc-03.blogspot.be/2015/02/dune-part-trois-djeuns-non-armes-sont.html

- 15ème tranche :
Des ossements humains sont découverts derrière la porte de la cellule n°7 de la prison centrale de Kongolo, dans le nord du grand-duché du Katanga. Le directeur de la prison suppose que ces ossements « datent des années 60 ».
- 16ème tranche :
Je me tiens prêt à diffuser tous azimuts, par d’incessants coups d’épingle ou en rafales pétaradantes, le roman-feuilleton que je rédige au jour le jour, impatiemment, depuis le 15 décembre 2013, sur le fonctionnement du système sorcier en République autocratique du Luabongo et sur les tribulations de Mopoie et Bangazegino et les persécutions dont ces deux irréductibles résistants à l’arbitraire font l'objet.
- 17ème tranche :

- 18ème tanche :
TSHAKU S'INDIGNE ET VITUPERE : "ÇA COMMENCE A BIEN FAIRE ! CYBER-MANIPULATION ET CYBERCRIMINALITE !" après avoir pris connaissance de mon projet littéraire et avoir parcouru quelques rushes d’un roman-feuilleton « dont l’auteur lui-même reconnait qu’il a été conçu comme une arme de combat ! » contre la crapulerie, le mensonge et la manipulation, l'arbitraire et la barbarie: "Il faut en finir avec cette histoire de pralines fondantes fourrées à la boule puante derrière laquelle se cache un complot terroriste de grande ampleur ! »

- 19ème tranche :

Luna Mining nie être responsable de la mort de plusieurs dizaines de forçats-creuseurs ensevelis dans la carrière de Lupoto à la suite du comblement des tunnels et galeries opérés nuitamment par des engins de chantier de l’entreprise.

- 20ème tranche :
Etumba ya ba sorciers : « Naliaki te ! Bopesa nga part na nga ! » vs « Okozela trop ! »
- 21ème tranche :
Les concurrents disposaient de trente minutes pour ingurgiter un poulet entier grillé, deux pains, le contenu d’une bouteille d’un litre et demi de yaourt et d’une bouteille d’un litre et demi d’eau minérale mais le « concours de bouffe », organisé à Bunia par la Radio Télévision Salama en vue de promouvoir les loisirs dans cette ville, a failli tourner au drame : trois candidats ont été pris de vomissements tandis que trois autres sont tombés en syncope.
- 22ème tranche :
L'application de la loi d'amnistie a été sélective et a profité aux membres de groupes armés tels que les Bakata Katanga et le M23 plutôt qu’aux personnes détenues ou condamnées pour des faits politiques ou des délits d’opinion.
- 23ème tranche :
Trop d’accidents en tous genres ! En voiture, en train et même en pirogue motorisée ! On devrait interdire aux gens de voyager ! On devrait (dans l’intérêt de la population ?) restreindre drastiquement la liberté de circulation des gens !
http://ssc-03.blogspot.be/2015/02/trop-daccidents-en-tous-genres-en.html 

- 24ème tranche :
Nzala ? Une soixantaine de femmes des militaires ont marché dans la cité d’Oïcha pour réclamer le paiement des soldes de leurs maris, engagés au front depuis deux mois. Plus de cent personnes parmi les combattants démobilisés, leurs femmes et leurs enfants sont mortes de faim et de maladie au centre de cantonnement de Kotakoli.
- 25ème tranche :
CRAPULERIES D'ETAT ? Le sergent-major Arsène Ndabu Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, est revenu sur la version des faits qu’il avait donnée au général*** au moment de l’enquête sur l’assassinat de son chef. Il a été retrouvé mort dans sa cellule, au lendemain de sa déposition devant la Cour militaire (Au lendemain, que dis-je ? Dans la nuit même ! Vers 5 heures du matin !)
- 26ème tranche :
Fabregas, le Métis Noir (alias Fabrice Mbuyulu), dissident de Wenge Musica Maison Mère (ayant quitté Barça qui l’avait formé pour jouer avec Chelsea), compose la chanson Mascara et lance la danse Ya Mado.
- 27ème tranche :
Lorsqu’il jugera le moment venu, Jésus viendra ? Ouais, la Haute Hiérarchie a dit ça… L'autocrate a osé, sans vergogne, en narguant de façon éhontée le peuple du Luabongo ! Mais si le scénario venait à être bousculé ? Et s’il se passait tout autre chose : un peuple qui se lève, des voix qui se font entendre de plus en plus fort, des gens qui se dressent ?
- 28ème tranche :
 ON N'EN PEUT PLUS D'ATTENDRE, ON SE DEMANDE QUAND QUELQU'UN VA LANCER LA PREMIERE PIERRE...

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AVANT-PROPOS

Des mois et des années d'une attente interminable au Luabongo... On se demande quand Mopoie et Bangazegino seront libérés, on se demande quand quelqu'un va jeter la première pierre !



Des mois et des années dans la merde
Des mois et des années d’une attente interminable et 


Ndlr (2016) : une attente interminable et interminée qui se prolonge... jusqu'aujourd'hui, soit plus de deux ans après la promulgation de la loi d'amnistie, le 11 février 2014   

toujours interminée

Voici donc la troisième  série de séquences de mon « roman » qui raconte les tribulations de Mopoie et de Bangazegino. Une troisème série qui rend compte, de façon aussi exacte que possible :
1. de l'insupportable, interminable et scandaleuse attente de la libération de ces deux champions de la résistance à l’arbitraire
2. de l'état général de la sorcellerie du Luabongo dans laquelle la vie et la mort des gens suivent leur cours, au taux du jour, tandis que les sorciers, les « services » et les crapuleux continuent de vaquer à leurs affaires, de marquer des pénalties contre le peuple et de se partager les dépouilles de la chose publique
3. de l'incroyable esprit de survie et l'extraordinaire ténacité de la population de la République autocratique du Luabongo, des colères qui l'enflamment, des RIIIR qui la secouent, des solutions qu'elle imagine et des luttes qu'elle ne cesse de mener.
4. et des battues aussi (les petits travaux, les débrouilles, les commissions, les cops) que les mpiakeurs organisent chaque jour pour ramener quelque chose à la maison... et des kilomètres et des kilomètres que certains d’entre eux parcourent, à pied, dans l’espoir de rencontrer un « bon samaritain » et de recevoir au moins 2000, 1500 ou 1000 francs luabongais… ata 500 seulement
- Nazangi transport ! Palado…
- Kamata ! Mpiaka eza libandi te !

et des kilomètres et des kilomètres qu’ils parcourent encore, au retour, pour réintégrer leurs palais.

Des mois et des années d’une attente sans fin ?
Des mois et des années pour rien, sans que rien ne s’arrange, sans perspective, sans même embellie ou une promesse de vie meilleure ?

Vous voulez savoir comment ça se passe ?
Voici donc un "échantillon" : quelques mois de l’existence merdique d'un peuple coincé dans une sorcellerie, à la merci et placé sous la coupe réglée des sorciers, des « services » et des crapuleux...

Voici donc 28 « tranches » de la vie et de la mort des gens en République autocratique du Luabongo.
UNE RELATION EXACTE, CHRONOLOGIQUE, SANS RIEN CACHER NI RIEN TRAVESTIR
Questionnée parfois, titrée à ma façon ou accompagnée d’un commentaire onirique, gouailleur, burlesque ou extravagant... Na ndenge na ngai (une conversation téléphonique avec ma femme mariée, un dialogue virtuel avec un agent haut-gradé des "services")  !,   mais jamais romancée. 
Une relation souvent pénible, quelquefois jubilatoire... mais toujours bien réelle et rapportant des événements qui se sont effectivement déroulés en République autocratique du Luabongo, entre la mi-février et la mi-octobre. 
Pendant huit mois d'une telle année, bien précise et très facile à identifier (la catastrophe de Katongola, les expulsions de "Zaïrois", le deuxième tour cycliste du Luabongo, Ebola dans la zone de santé de Djera, l'affaire Startimes ayant opposé Tshaku à Bouki l'Hyène, le mort surprenante du chauffeur du colonel Mamadou Ndala, etc)
Pendant une période donnée d'une année déterminée que je ne me donnerai pas la peine de chiffrer parce qu'elle ressemble, scandaleusement, à toutes les autres. 

Huit mois d’une année de merde, semblable à la précédente et qui préfigure la suivante ? 

Huit mois puis dix mois
puis un an
puis un an et demi
puis déjà deux ans 
et puis quoi encore ? et rien ne s'est passé ? et rien ne se passera jamais ? on attendra toujours de RIIIR ?

Ce n’est pas sûr du tout ? Les choses bougent, le monde et le pays changent, un peuple se lève et les opprimés font entendre leur voix?



Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/






SCC3/1 - LE ROMAN DE LA LIBERATION DE MOPOIE ET BANGAZEGINO, SUITE SANS FIN ?… Mopoie et de Bangazegino, ce sont ces deux irréductibles résistants à l’arbitraire, victimes de « lettres de cachet », jetés aux oubliettes et emprisonnés depuis des années à l’Université Libre de Makala, qu'un prélat inquisiteur du Saint-Office, crapuleux avéré, le général*** poursuit d'une haine féroce, rageuse et personnelle, une haine croissant à proportion de leur résistance

Nzombo le soir ?
o

Nat, alias "Nzambe Alalaka Te", alias "L'Evêque", alias "Le Belgicain" ou "Al-Baljiki", un agent haut-gradé et expérimenté des "services" (
qui avait, ya kala, fait de brillantes études de candidat ratichon dans un petit séminaire du Royaume de Jupiler, à Lîdje, en Gaume ou au Hainaut... et y avait appris à donner des "baises",  à conseiller aux valets de rastreindre et à appeler tout le monde "fieu"... Sauf les instrumentistes agissant sous ses ordres, évidemment ! Respect, ko !, et s'exprimait à présent dans une langue "sui generis" qui rendait compte de son histoire personnelle: un sabir très singulier, un mélange d'onctuosité écclésiastique et d'arrogance militaire, d'indoubill, de verlan et de wallon) ex-agent dévoué de l'ex-Agence Nationale de Documentation, à présent déseskoulisé, réactivé et remis au goût du jour... Nat, omniprésent, cauteleux et menaçant... Nat, également surnommé"Eau Piiire" parce que cet homme stressé et stressant, craint toujours et promet invariablement le piiiire... Nat m'appelle sur mon cellulaire et me dit se trouver actuellement à Bandalungwa (alias Paris), en route vers Selembao
- Masta boni ? Ça fait loooongtempss, fieu !
- Ohooh ? Nani wana ? Ozali nani ?
- Nat, ko !
- Nani ? Nate ?
- Tee ! Cesse de faire l'imbécile, fieu ! Omoni nga yuma ? Nat ! Nat comme Nat King Cole ! Nat "L'Evêque" et "le Belgicain"  comme disent mes ennemis (et ce n'est certainement pas pour me déplaire) ! Nat lokola "Agence Nationale de Documentation" ! Obosani nga, fieu ?
- Tee ! Al-Baljiki ? Eau Piiire ? Comment pourrais-je t'avoir oublié, Nat ? Jamais !
- Oza beta nga cara ?
- Tee, Papa !
- Boni ko ?
- Nazali kaka !
- Je t'ai cherché partout, fieu! Même à Inzia, au Kuumba, au Carrefour, à la Calebasse ou chez Jackie-la-Marraine ou dans d'autres bistrots d'Awel-Matonge ! Même dans les maquis de l’Awoyo où tu t'étais réfugié après ton exfiltration ! J'avais besoin de toi pour me disculper... et tu avais complètement disparu !  La Malibran m'avait tenu pour personnellement responsable de l'attentat à la praline dont elle avait été victime... et j’ai beaucoup souffert, à cause de toi, fieu ! Bayini ngai po na yo, comme le disait Franco ! 
Tu ne peux pas savoir...
- Désolé, Nat ! Nayebaki te ! Limbisa nga !
- Ce n'est pas grave, fieu ! Ekufeli te ! Je me demande quand même si, avec,le temps, tu ne serais pas devenu un peu cachottier, fieu ? 

- Comment ça, Nat ?
- Boni soni soni boye lokola mwan'a classe ? C'est chelou !
- Tee, Papa !
- Kosakana na nga te ! Ou bien je vais encore devoir te mettre à l'amende ! Ou prendre des mesures plus aradjicales encore ! Et même le piiire si tu vois ce que je veux dire ,fieu ! 

- Kosilika te, Papa !
- Keba na yo, fieu ! Tolukaka yo !

L'agent Nat me dit avoir l'intention d'aller saluer quelques vieux amis et collègues matons de l'Université Libre de Makala 




Ndlr  (2016), rappel: L' « Université Libre de Makala » ? Pourquoi l'Université  ? Pourquoi Libre ? Parce que la prison de Makala est devenu un haut-lieu de résistance à l'arbitraire ! Parce qu'on y découvre une grande concentration d'esprits combatifs et créatifs, courageux et déterminés ! Parce que s'y retrouvent, tôt ou tard, tous ceux qui résistent à l'arbitraire et s'opposent à la dictature des sorciers, des « services » et des crapuleux ! Parce que ces résistants sont aussi des citoyens qui réfléchissent à l'avenir du pays ! Et, sans doute aussi, parce que Makala est un des seuls lieux publics de la République autocratique du Luabango où on puisse encore  penser et s'exprimer librement sans courir le risque d'être embastillé !


et m'annonce vouloir profiter de l’occasion pour rendre visite à Mopoie et à Bangazegino
- Je t'offre ainsi l'occasion de te racheter... tout en relançant ma carrière, fieu ! On m'a dit que tu connaissais bien ces deux gaillards et que tu pourrais m'introduire auprès d'eux ? Je me suis dis que, dans les circonstances actuelles... après le vote de la loi d'amnistie... je pourrais sans doute les aider... à se réinsérer... les mettre en contact avec certains de mes amis.. et que tu pourrais peut-être leur en toucher un mot, non ?  Tu me dois bien ça après toutes les embrouilles que m'ont valu ton stupide attentat à la praline  ! En échange d'une attitude coopérative de leur part... dans le cadre de la politique de "cohésion nationale" mise en oeuvre par la Haute Hiérarchie... 
- Ohooh ! Nayebi te, Nat ! Il faut kotuna bango !
- Mais pourquoi attendre, fieu? Attendre quoi ? Pourquoi ne pas faire ça tout de suite ? Aujourd'hui même ! Maintenant ! Derekitima ! Exécution !


Beeek ! 
Un cancrelat me broute les orteils et me grignote les petites peaux des ongles sans même chercher à se cacher.
Beeek !  Et voilà que l'agent Nat me demande de rédiger un SMS à l'intention de mes amis…  Rien d’autre ! Pas plus ! 
Beeek ! 
Je pisse dans le lavabo, je crache dans le cendrier... mais je finis quand même par reprendre mon souffle et mes esprits et je réponds à l'agent Nat que cette affaire n'est certainement pas du ressort de l'ex-Agence Nationale de Documentation. Et qu'elle relève plutôt du général*** et du Saint-Office. Et que, de toute façon, je ne vois pas très bien ce que la visite d'un agent des "services", à la réputation plutôt sulfureuse, allait pouvoir apporter de neuf et de positif à mes amis. Et qu'une loi d'amnistie venait d'être votée et promulguée. Et qu'il fallait faire confiance...
- Ohooh ? commente Vié ba Diamba (également appelé "fieu" par l'agent Nat, son interlocuteur virtuel... oncteux et menaçant). Une justice dont les jugements et arrêts sont habituellement « boutiqués » ? Une justice scandaleusement instrumentalisée?
- Chuttt ! Atteinte à l'honneur de la justice et au moral des magistrats, fieu !
- Une justice politique ou militaire comprenant, même (et surtout) au plus haut niveau, des magistrats du siège-moins élevés en grade répondant aux ordres d’officiers du ministère public plus élevés en grade ou des juristes-prostitué(e)s à la solde des « services », entretenu(e)s par le système en place et disposé(e)s, sous prétexte de souveraineté nationale, à justifier toutes les atteintes aux droits de l’homme par les exigences de la sécurité des biens, des installations et du pouvoir de la Haute Hiérarchie, de ses affidés et de ses inféodés ?
- Chuttt ! Atteinte à l'honneur de l'armée et des "services", fieu ! Offense à la personne du Haut-Hiérarque ! Rastreins valet !
- Il ne faut JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS (sauf quelques exceptions notables et d’autant plus remarquables) faire confiance aux juges du Luabongo ? Même (et surtout) au niveau des procureurs, auditeurs et avocats généraux et des magistrats des Cours militaires et de la Cour Suprême de Justice ? 
- Chuttt ! Gare aux imputations dommageables, fieu, allégations infondées et malveillantes, propos tendancieux et travestissement des faits ! Rastreins, fieu ! 
- Gare aux vérités inconvenantes, c'est bien ça, Nat ?

à la justice du Luabongo. 
Et que Mopoie et Bangazegino étaient, de toute évidence et de l’avis de tout le monde, immédiatement « éligibles » à la loi d'amnistie et qu'ils auront bientôt quitté l'Unimak.
Incessamment sous peu. Très certainement. Sans aucun doute.
Et que leur libération pouvait d'ailleurs intervenir à tout moment. Aujourd'hui même, peut-être, devant les caméras de la télévision et en présence de plusieurs grands sorciers dont on a annoncé la visite à l'Université

Plusieurs sorciers ou sorciers-adjoints se sont, effectivement rendus à l'Unimak aujourd'hui même. Et tout le monde attendait qu'il se passe quelque chose. Tout le monde s'était préparé à une libération en fanfare d’au moins quelques-uns des prisonniers politiques concernés par la loi d’amnistie parmi ceux qui avaient été incarcérés à l'Unimak. Des avocats et de nombreux parents et amis de détenus « éligibles à l'amnistie » avaient fait le déplacement ou étaient sur le qui-vive. Des journalistes de la télévision aussi. Ekisa aussi, son employeur lui avait donné sa journée... 
Mais il ne s'est rien passé.

Il s'est passé autre chose.
Il s'est passé que les sorciers ou leurs adjoints ayant reçu en prébende la Santé ou les Droits humains se sont effectivement déplacés jusqu'à l'Unimak en 4x4 climatisées aux vitres fumées et blindées, escortés par de nombreux gardes du corps. Mais qu'ils n'avaient d'autre mission que d'accompagner, dans sa mission d'évangélisation, un puissant pasteur sud-africain venu 
- Partageons la parole du Seigneur ! 
- Yeeeees !
- Ce sont les œuvres qui fortifient la foi ! La main qui donne est plus puissante que celle qui reçoit !
- O Yeeeees !

inviter les prisonniers à se repentir et leur distribuer des matelas en mousse de quelques centimètres d'épaisseur et des cartons de boîtes de conserve... 
- Ohooh ? Des matelas de prières, ça existe ?
- Chutt ! Propos inconvenants, fieu !
On se demande évidemment si ce sont les détenus, les gardiens ou le directeur de la prison qui vont en profiter.
Et si le général*** aussi va prélever sa dîme.

La loi d’amnistie a été votée et promulguée et il ne s'est donc rien passé ! 
Rien.
Ni avant-hier, ni hier, ni aujourd'hui. Ni le lendemain. Ni le surlendemain.
Ni la semaine suivante.




Ndlr (2016): Ni le mois après. Ni huit mois après. Ni un an après.Ni deux ans après.


Rien.

Et les sorciers, les « services » et les crapuleux laissent les « éligibles » à l'amnistie se morfondre. Et se plaisent à les faire lanterner de façon indécente, cruelle et crapuleuse. Et ne fournissent aucune information. Ni aux prisonniers, ni aux familles.
Mais on dit, on raconte, balobi…
On dit… De source sûre !, que Mopoie et Bangazegino vont bientôt être libérés et que la loi d’amnistie visera non seulement les gens du M23 mais aussi les prisonniers politiques, les prisonniers d'opinion.
Et que Mopoie et Bangazegino sortiront de l'Unimak peut-être aujourd'hui même, probablement vendredi, sans doute la semaine prochaine, certainement d'ici deux semaines.
Ou, au plus tard, nous assure-t-on encore, dans un ou deux mois, aussitôt après la constitution d'un nouveau Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo promis par la Haute Hiérarchie.

On nous assure, on nous rassure...
Des procédures sont mises en place mais ça traîne, ça traîne, ça traîne :
Établissement d'une liste des personnes éligibles...
Passage devant une commission du parquet pour identification physique...
Signature d'un acte d'engagement…

Et toujours pas de libérations.
Rien

Ça traîne, ça rackette, ça magouille et ça tripatouille encore, pendant des jours et des semaines, des mois...
On ne sait pas, on se demande ce qu' « ils » attendent, le « feu vert » de qui ?
De l’Autorité Morale, dites-vous  ?
Mais qu’est-ce que ça peut bien être, une Autorité Morale : un chef de bande mafieuse, un commandeur des croyants, un gourou du Tout-Puissant Marché, un despote éclairé par des politologues-tapins et des juristes-paillassons, un commandant en chef d’une zone de défense ou d’une région militaire, un maréchal-président-fondateur, une autorité qui vient de Dieu et qui a été installée par Lui ?
Autorité morale ? C’est le nom que l’on donne aux tyrans dans la Nouvelle Démocratie du Luabongo, telle que préparée « à la mode de chez nous » ?

On stresse, on stresse, on s'épuise...
Opacité, absence de contrôle. On se demande quelles crapuleries se manigancent encore.
Entre-temps, on apprend que le député Diomi Ndongala, accusé d'avoir organisé un complot contre la sûreté de la République autocratique du Luabongo, vient d'être condamné par la Cour Suprême de Justice à 10 ans de prison... pour « viol sur mineures » !
On attend...
On continue d'attendre...
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
Et, dans la rue,  les gens d'Expo..
- Allo ! Coucou, petite chérie ! Hola caracola ! Tu m'entends bien ?

- Oui, Douchka ! Et toi ?
- Bien !
- Et ton "roman", ça avance ?
- Mouais...
- Et l'affaire qui t'occupe ?
- Toujours rien, petite chérie, on attend, on attend... et j'écris !
- Je vois ça ! Et je te lis parfois (n'y crois pas trop) quand j'ai le temps... mais, dis-moi quand même, "Expo", elingi koloba nini ? Rappelle-moi encore !
- "Expo" comme Ex-Poto moyindo ! 
Soki "Expo" soki "Mboki" (à ne pas confondre avec une ville d'un pays voisin portant le mêmenom) ! Mboki, lokola « Mboka ya ba ndoki ».! Kisasa, quoi! 
- Et pourquoi ça, Ex-Poto ?
- Oyebi te ke Poto moyindo ekomi mboka ya ba ndoki ?

s'imaginent que les « libérables » ont déjà été libérés. Et d'ailleurs, dans la ville-duché d'Expo (soki Mboki), tout le monde s'en fout. Sauf les familles, quelques proches et des avocats tenaces et courageux. Tout le monde vaque à ses propres affaires et s'en fout éperdument...
Aux dernières nouvelles, on n'attend plus que... 

Quoi encore ? Qu'est-ce qu'ils ont encore inventé ? La signature d'un arrêté désignant nominativement les personnes éligibles à la loi d'amnistie ? C'est prêt mais ça bloquerait encore « du côté des militaires » ? Certains noms dérangeraient, des tractations seraient toujours en cours ? Les « services » seraient en train de se concerter, ils se seraient réunis toute la journée de vendredi et devraient se revoir lundi ?
On attend toujours de RIIIR

Nzombo le soir ?
Rien du tout !
Malewa suite et fin ?
Rien du tout de chez rien du tout ! 
Reprise des tribulations de Mopoie et de Bangazegino...

En ce qui concerne Mopoie, Bangazegino et les autres prisonniers politiques de réelle importance, le général*** (émule du général Janssens, le dernier commandant en chef de la force publique coloniale) aurait toujours défendu la position suivante devant ses collègues des "services": 

APRES LA LOI D'AMNISTIE = AVANT LA LOI D'AMNISTIE !

Et tout continue donc comme avant. 
Et me voici obligé de reprendre le cours de mon roman, d'ouvrir de nouvelles séquences, d'entamer une troisième « série », de modifier le concept de l'ouvrage et même son écriture...

Après avoir délaissé la Châtellenie d'Awel, cette circonscription autonome de la ville-région de Bruzout, cette chefferie imaginaire de mes aventures de hibou à oreilles de chat dans laquelle les sorciers, les « services » et les crapuleux pouvaient encore se promener de façon « idéale », sans trop craindre d'être démasqués nommément, identifiés publiquement et mis au pilori sur la grand-place de la seigneurie… 
Et sans non plus courir le risque d'être poursuivis par la justice pour dépossession du peuple et accaparement de la souveraineté nationale, destruction de l’État de droit et partage des dépouilles de la chose publique, violations délibérées de la constitution et transformation d’une république qui se voulait démocratique en une monarchie présidentielle autocratique de type néo-seskouliste, « glissement » ou conversion progressive de la Nouvelle Démocratie préparée à la façon (en liboke, ya kokalinga, ya kotokisa…) ou à la sauce locale (mosaka, nguba, mbika, mwamba, maï-maï, limbondo), avec la complicité de la communauté internationale des dominants et des biens-pensants, en une nouvelle dictature s’affichant désormais sans vergogne, sans se soucier de sauvegarder certaines apparences formelles et protocolaires : Palais du Peuple converti en un camp militaire, atteintes aux droits de l'homme, assassinats, tortures et autres actes constitutifs de traitements inhumains et dégradants...

Après avoir aussi passé de longs mois dans les maquis de l’Awoyo, y avoir retrouvé des forces, formé des brigades internationales de mots percutants et les avoir entraînées aux techniques du roman-guerilla, au lancer de mots-pralines (fourrés au poil à gratter, au fluide glacial ou à la bile de crocodile, au tangawisi, au pili-pili, à la bave de crapaud ou au jus de limace, à la boule puante ou à la gélignite).et de mots-cacas Molotov...

Après tout ceci et après tout cela…
Me voici obligé, à présent, de changer à nouveau de stratégie, de mettre provisoirement de côté ma démonstration onirique, gouailleuse, burlesque et extravagante du caractère non-démocratique, universel et oppressant tant du système sorcier que du système du Marché dans leur généralité…

Et me voilà déterminé à raconter et à décrire désormais, à travers le relevé de multiples « incidents de la vie de tous les jours » et autres « faits divers », une application particulière qui est faite de ces systèmes et à retracer le fonctionnement (et la cohabitation quelquefois difficile) du système sorcier et du système du Marché, aujourd'hui même, en République autocratique du Luabongo.
Et me voici donc amené à m'éloigner, peu à peu, du Royaume de Jupiler et de la République d'Awoyo. 
Et à m'installer, de plus en plus profondément et de plein pied, en République autocratique du Luabongo... 
Et à tendre l’oreille et à ouvrir les yeux et à mettre les doigts et à fourrer mon nez partout.
Et à renifler toutes les odeurs et à écouter l’ensemble des rumeurs et à scruter attentivement, jour après jour, les dépêches d'agence et communiqués, articles et revues de presse rédigés, diffusés, retransmis et/ou commentés par Radio Okapi, la Voix des Sans Voix, ALP, APA, Luabongoforum, /AfriKarabia, Jeune Afrique, RFI, Eurac, AFP, Belga, 7/7.cd,  Xinhua, etc à la recherche d'informations relatives à la libération des bénéficiaires de l'amnistie maintenus arbitrairement en détention par le général*** et les « services ».
Et à observer et à repérer certains événements marquants et à en suivre le développement, au jour le jour...
Et à mettre à nu, à dévoiler et à rendre publique la façon dont fonctionne une sorcellerie dans le système du Marché, au jour le jour
Et à m’interroger

ET MON BUKU DEVENANT DE PLUS EN PLUS POINTU ET DE PLUS EN PLUS DOCUMENTÉ, DE MOINS EN MOINS ONIRIQUE ET DE MOINS EN MOINS GOUAILLEUR, DE PLUS EN PLUS INCISIF ET DE PLUS EN PLUS ACCUSATEUR... n'hésitant plus à faire monter sur scène la Haute Hiérarchie, le responsable suprême de tous les « services », le sorcier en chef, le « père de tous les sorciers », de même que ses affidés et inféodés, les sorciers régaliens, feudataires, légataires, proconsulaires et territoriaux de toute la sorcellerie. 
Et mettant particulièrement en évidence l'indifférence des sorciers de différents niveaux aux problèmes de la population et aux angoisses des libérables maintenus arbitrairement en détention. 
Et repérant, signalant et exposant au public les transgressions de la loi et violations des règles et des principes de l'Etat de droit, les sting operations, opérations de targeted killing  et autres abus de pouvoir et agissements illégaux des « services » et des crapuleux de tous bords, à chaque niveau de pouvoir de même que les « tracasseries », incessantes dont la population fait l'objet

Et mon buku faisant aussi ressortir, en revanche et en contrepoint, la façon dont cette population affronte les pires difficultés.
Et rendant compte de l'incroyable esprit de survie et de l'extraordinaire ténacité de la population de la République autocratique du Luabongo, des colères qui l'enflamment, des RIIIR qui la secouent, des solutions qu'elle imagine et des luttes qu'elle ne cesse de mener.
Et rendant compte également du courage des libérables, de leur résistance obstinée et de leur détermination à ne pas se laisser écraser par leurs persécuteurs et tortionnaires.
Et m’épastrouillant, me mettant en rogne ou m’esbaudissant, 
posant des questions et risquant des commentaires (au téléphone) devant ma femme mariée ou (virtuellement) devant l'agent Nat, toujours aussi
- C'est pour ça qu'on vous appelle "L'Evêque", Monseigneur ?
- Chutt ! Imputation dommageable, fieu !

onctueux (sauf avec ses instrumentistes, ceux qui l'appelent Chef) qui continue de me suivre à la trace et fait mine de me mettre en garde, avec une feinte bienveillance...



Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/





SCC3/2 - Tika nyoka, boma Zaïrois ! A Katongola aussi ?

Nzombo le soir ? (2)

On attend. 
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend
On attend et on constate que le réseau est revenu… Pour dix minutes, pour un jour ou pour toujours ? Et que le brouillard progressivement se lève et que des informations précises commencent à circuler sur internet et que les courriels parviennent sans trop de problèmes à leurs destinataires et que les yeux se dessillent et que les communications téléphoniques entre le République d'Awoyo et le République autocratique du Luabongo se normalisent et sont à présent normalisées. 
On attend. Et des informations de tous les jours ne cessent de me parvenir en abondance. 
On attend
On apprend le décès par balles, dans la baronnie de Mambasa, du chef Maï-Maï Paul Sadala, alias Morgan, deux jours après qu'il se soit rendu...
- Ohooh ? 
C’est plutôt embarrassant ça, non ? 
- Lutte anti-terroriste, fieu ! Vuvamu, Boko-Haram et tout le tralala ! Rébellion caractérisée ! C'était chelou ! Des coups de bals lui ont heurté par tout le corps !
aux corps habillés en kaki, avec tous ses hommes, devant les autorités coutumières de Bandegaibo. Les tentatives de l'équipe médicale dépêchée par la Mission des Nations Unies au Luabongo (Monuslu) pour le réanimer sont restées vaines. Le député Joseph Ndiya soutient la thèse de l'assassinat. On parle de liquidation pure et simple. Je m'interroge : « Ohooh ? Crapulerie  ordinaire ou crapulerie d'État ? Le mystère du massacre des okapis restera-t-il à jamais non-résolu ? Et tous les à-côtés de ce massacre aussi : les relations de la réserve de faune d'Epulu avec les paysans des alentours, les rapports de Morgan avec l'armée, les trafics des uns et des autres : les armes, l'ivoire, le contrôle des foyers d’exploitation artisanale d’or situés dans la réserve ? »
On attend.
On apprend que Tshaku, le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo n'a pas tardé à commenter la liquidation de Morgan : « Qui dirige notre sorcellerie, le chef milicien Paul Sadala dit Morgan ? Nous aurions aimé avoir des informations sur les réseaux qui l’alimentaient en armement, les réseaux de complicité interne ou externe... Tout cela nous devons y renoncer suite à des incidents créés par l’intéressé lui-même. La Nouvelle Démocratie du Luabongo, ses invincibles chars de combat et ses valeureux généraux experts en droits de l’homme, n'a de leçons à recevoir de personne et encore moins d'un chef de bande armée, aujourd'hui décédé ».
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino..
On apprend qu'une liste d'amnistiés aurait été signée et que cette liste serait « en route » pour l'Université Libre de Makala...
On attend. 
On signale une forte activité du volcan Nyamulagira, à 20 km au nord de Goma, le chef-lieu du duché du Nord-Kivu et on craint que cette activité ne puisse mener à une éruption dans les prochains jours.
On attend
On apprend que les noms de Mopoie et de Bangazegino figureraient effectivement sur la liste des bénéficiaires de la loi d'amnistie qui vient d’être signée et qu’ils devraient pouvoir sortir au plus tard jeudi. Je demeure cependant perplexe et dubitatif:
- Allo ! Coucou, petite chérie ! Tu voudrais savoir où j'en suis, comment se présente l'affaire qui m'occupe
 et si mon "roman" avance  ?
- Pourquoi pas, si ça peut t'aider, si ça te fait plaisir...

- Eh bien, petite chérie, je commence à me demander très sérieusement si les sorciers, les « services » et les crapuleux accepteront jamais de rendre leur liberté à des irréductibles qui ne cessent de leur résister, qui n'arrêtent pas de les accuser d’avoir trahi leur génération, de s’être appropriés le Luabongo, d’avoir dépossédé le peuple de sa souveraineté et d’avoir confisqué la chose publique à leur profit...
- Mais de quelle génération parles-tu, Douchka ? Celle d'après l'Indépendance du pays ? Celle d'après Seskoul ?
- La génération des jeunes du début des années 2001/2002 (celle de Freddy Matungulu, de Firmin Yangambi et d’Eric Kikunda dans un premier temps, celle de Vital Kamerhe et de Kudura Kasongo plus tard, etc), toute une génération qui avait cru, avec un bel enthousiasme et une certaine dose de naïveté, pouvoir œuvrer librement à la construction d’une nouvelle république réellement démocratique, doté d'une véritable Constitution, dans un Luabongo enfin réconcilié. Certains, à présent, sont partis ou retournés à l’étranger, d’autres croupissent en prison.

On attend...
On apprend la mort sous la torture, au Camp Lufungula, de Doris Mpawudi Manzanza, vendeur ambulant, enlevé jeudi dernier par des corps habillés en bleu aux alentours du petit marché de l'UPN dans la ville-duché d'Expo (alias Mboki). Je m’interroge : «Ohooh ?  Crapulerie ordinaire ? Pourquoi s’en prendre à un shayeur ? A qui ça rapporte quoi ? Quel pouvait être l’enjeu ? Quel trafic ?  » 
On attend.
On apprend que la mort de Doris Mpawudi a immédiatement été dénoncée par la « Voix des sans Voix », l'ong de défense des droits de l'homme de feu Floribert Chebeya. Je me félicite de l’intervention de la VSV et je me pose des questions : « Ohooh ? Il n’y a pas de grandes et de petites crapuleries ? Il n’y a pas de grandes et de petites victimes des crapuleux et de leurs instrumentalistes ? Dans la police, il n’y a pas que les « services spéciaux » qui opèrent en marge de la loi ? Le Camp Lufungula serait-il devenu le principal repaire des tortionnaires ordinaires de la police de la ville-duché d’Expo, l’endroit par excellence où parquer et travailler au corps les gens de tous les jours : non seulement les manifestants mais aussi les Wewa, les Kuluna et les Shayeurs ? »
On attend...
On apprend que le conservateur du parc national des Virunga a été victime d'une embuscade, dans la localité de Rwaza, à 30 km au nord de Goma, sur la route qui conduit à Rumangabo dans le duché du Nord-Kivu. Je m'interroge.
- Ohooh ?  Les tueurs étaient-ils directement à la solde de la Soco ou avaient-ils été commandités par des sorciers prébendiers ducaux ou nationaux, corrompus et complices ? Crapulerie ordinaire ou crapulerie d'État ?

- Chutt ! Propagation de faux bruits, fieu !
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On apprend la publication d'une liste de cinquante premiers bénéficiaires de la loi d’amnistie, membres du M23 et des « groupes d'insurrection » de Faustin Munene et Honoré Ngbanda. Les noms de Mopoie et de Bangazegino ne figurent pas sur cette liste. Mais, assure-t-on, d'autres arrêtés sont déjà signés et...
On attend...
On rassure, on laisse espérer : « Aujourd'hui sans aucun doute. Dans l'après-midi peut-être. Ou ce soir au plus tard. Demain certainement »
On attend.
On apprend que le déraillement d’un train de la SNCL à Katongola, dans le grand-duché du Katanga, a fait plus de 30 morts... 
- Ohooh ? Batu mwindu bakufaka na microbes te ? Vraiment ? Ni même d'un déraillement de train ? Qui sont les ndoki ? Un certain « Bic Rouge », venu du Bandundu, y serait-il pour quelque chose ? Ou des jeunes activistes de Goma ?
- Une enquête identifiera les causes de l’accident et déterminera les responsabilités des uns et des autres, fieu !
- Et, conformément à la tradition, c’est aux personnes décédées qu’il reviendra sans doute de désigner les responsables de leur mort, c'est bien ça, Nat ?
et près de 55 blessés. Ce train de marchandises, en provenance de Kamina, se rendait à Mwene-Ditu dans le duché du Kasaî-Oriental. Des corps seraient encore bloqués dans les wagons et containers si bien que le bilan devra sans doute être revu à la hausse.
On attend.
On apprend que plusieurs personnes figurant sur la liste des cinquante premiers amnistiés ont effectivement recouvré la liberté. Toutes ces personnes relevaient de la justice militaire et étaient emprisonnés soit à Ndolo, soit à l'Unimak. Parmi eux ne se trouve aucun « libérable » relevant du parquet civil.
On attend.
On apprend qu'une personne se prétendant membre de la famille de la Haute Hiérarchie a fait enlever le chef du village Kintu dans le grand-duché du Katanga, qui refusait de lui céder gratuitement douze hectares de terre. 
On attend
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On apprend que les « services » continueraient de s'opposer farouchement à leur élargissement. Je m'interroge avec une certaine innocence et ouvre de grands yeux candides: « Ohooh ? Qu'en pense La Malibran, l'ex-diva de la châtellenie d'Awel et soprano du barreau ? Peut-on espérer une intervention de cette sorcière de haut niveau ? Ne pourra-t-elle pas au moins faire entendre une voix différente ? »
On attend.
On apprend que l'avocat de la « personne se prétendant membre de la famille de la Haute Hiérarchie », accusé d’avoir enlevé un chef coutumier de la baronnie de Kipushi, nie toute implication de son client. Selon cet avocat, cette personne n'est pas apparentée à la Haute Hiérarchie et le chef Kintu a été arrêté, de manière tout à fait légale, sur mandat du procureur général de Lubumbashi.
On attend.
On apprend la signature de plusieurs arrêtés relatifs à l'application de la loi d'amnistie. Mopoie et Bangazegino ne figurent pas parmi les 271 nouveaux bénéficiaires. Je continue de m'interroger avec toujours la même nigauderie : « S'agit-il uniquement de personnes relevant des juridictions militaires ? Peut-on continuer d'espérer ? Entendra-t-on enfin la voix de La Malibran ? Dois-je surseoir à la diffusion de mon buku ? »
On attend.
On apprend que des centaines de « Zaïrois »...
- Ohooh ? C'est ainsi que les Luabongais sont appelés là-bas ? Po na nini ? 
- Chuttt ! Gare aux imputations dommageables, allégations infondées et malveillantes, propos tendancieux et travestissement des faits, fieu !

- Gare aux vérités inconvenantes, c'est bien ça, Nat ?
ont été refoulés brutalement aux cris de « Tika nyoka, boma Zaïrois » de la République de Fara-Fara où ils exerçaient toutes sortes de petits métiers et qu'ils ont débarqué au Beach Ngobila dans la ville-duché d'Expo. 
On attend
On apprend que plus d'une vingtaine de personnes sont mortes dans une bousculade survenue, vers deux heures du matin, au stade du 30 juin de Kikwit, dans le duché du Bandundu, au cours du concert inaugural de la première édition du Festival « King Kester Emeneya » organisé en hommage à cet artiste récemment décédé. Des sources locales indiquent que la bousculade a eu lieu alors que le chanteur Fally Ipupa était sur scène. Après une coupure d’électricité, plusieurs personnes venues assister au concert auraient tenté d’en sortir. Elles ont fait face à ceux qui étaient restés à l’extérieur et qui tentaient d’entrer gratuitement dans l’enceinte en profitant de l’obscurité.
On attend
On apprend que le bilan du déraillement de train de Katongola, dans le grand-duché du Katanga, s'alourdit. Sur les dix wagons couchés, un seul a pu être soulevé par l’équipe de la SNCL dépêchée depuis Mwene-Ditu. Une cinquantaine de corps sont encore visibles mais il est difficile de les extraire des débris. Une odeur nauséabonde se dégage du lieu de l’accident. Des agents de la SNCL ont encore sorti trente corps d’un container avant de les enterrer dans une fosse commune. Un agent de la Croix-Rouge rencontré sur le lieu du déraillement parle d’une centaine de corps déjà enterrés.
On attend.
On apprend qu'un certain Raphaël Seskoul dont on dit qu’il serait un fils de l'ancien chef d'État Luabongais, âgé de 35 ans et travaillant comme intérimaire 
- Ohooh ? Les ayants droit de l’ancien roi du Luabongo sont devenus casseurs de pierres à Lola ? Cela ne devrait-il pas faire réfléchir les héritiers et la clientèle de l’actuelle famille régnante ? 
- Chuttt ! Gare aux prémonitions et pressentiments aventureux qui pourraient être interprêtés comme des prédictions diffamatoires, fieu !
dans l'industrie pharmaceutique à Toulouse, aurait percuté un platane avec sa voiture à quelques mètres du pont des Catalans et qu'il se serait échappé de l'ambulance qui le prenait en charge et se serait jeté dans la Garonne.
On attend.
On apprend que des milliers de « Zaïrois » refoulés de la République de Fara-Fara continuent de débarquer au Beach
de Société Luabongaise des ports et transports (SLPT) dans la ville-duché d'Expo.
-  Ohooh ? Qui sont-ils, ces refoulés ? Des éléments des ex-Forces armées zaïroises et leurs "dépendants" ? Des Hutu qui avaient fui l'avancée de l'AFDL en 1996 et leurs "dépendants" ? Des ex-militaires du MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo et leurs "dépendants" ? Des Enyele ? Des Kuluna et leurs "dépendants" ? Qu'est-ce que cache cette opération dégueulasse et pourrie ?
- Chuttt ! Kanga monoko na yo !

On attend
On apprend que le bilan de la catastrophe de Katongola, dans le grand-duché du Katanga, pourrait encore être revu à la hausse. D'après le président de la Croix-Rouge du grand-duché, sept fosses communes ont été creusées contenant chacune entre 15 et 30 personnes si bien que le nombre des victimes devrait se situer entre 100 et 200, ce que dément évidemment le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo, qualifiant ces propos de « mensonges » émanant de « gens qui veulent se rendre intéressants » et se demandant : « Qui dirige notre sorcellerie, un petit responsable de la Croix-Rouge ? La Nouvelle Démocratie du Luabongo n'a de leçons à recevoir de personne et encore moins d'un petit responsable d’une organisation pamba-pamba dont tout le monde sait qu’elle est liée à des intérêts étrangers en général et suisses en particulier !»
On attend.
On apprend que le nombre de « Zaïrois » refoulés, non seulement de la ville de Brazzaville mais aussi de Pointe-Noire ainsi que d'autres villes et villages de la République de Fara-Fara, s'élèverait à présent à près de 40.000 personnes. Du matin au soir, les bus de la société Translu réquisitionnés par le Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo ne cessent de se relayer à l'entrée du Beach en vue de leur récupération et de leur transfert au Stade Cardinal Malula (ex-24 novembre, ex-reine Astrid), dans le bourg autonome de Kinshasa, retenu comme site provisoire de transit. Contraints de passer leurs nuits à la belle étoile, sans couvertures, sans nourriture, sans installations sanitaires (les toilettes du stade étant bouchées depuis des décennies), les refoulés sont contraints de faire leurs besoins naturels dans des caniveaux, des égouts, des maisons inachevées, des pots ou...
- Ohooh ? Des cacas Molotov ? On fourbit des armes ?
- Chuttt ! Keba na yo !  Incitation à la résistance civile et propagande subversive, fieu !

des sachets en plastique.
On attend.
On apprend que la centrale hydro-électrique de Mobayi-Mbongo, dans le grand-duché de l'Equateur est tombée en panne et que la ville franche de Gbadolite 
- Oooh ? Ah bon, on vit mieux à Toulouse (à
 part les platanes et la Garonne qui peuvent parfois se montrer contrariants)qu'à Gbadolite ? C’est ça l’héritage du seskoulsme ?
- Chuttt !
est privée d’électricité depuis une semaine.
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On apprend la levée d’écrou d'une centaine de bénéficiaires de la loi d'amnistie sélectionnés par les « services ». Parmi ceux-ci figure un prisonnier de l'Université Libre de Makala devenu un informateur attitré du général*** ... et qui avait été chargé plus particulièrement de faire rapport à ce haut-gradé du Saint-Office sur l'état d'esprit de Mopoie et Bangazegino et sur l'identité et les intentions cachées des personnes qui cherchaient à les rencontrer. Le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo a invité les autres personnes qui doivent bénéficier de l’amnistie à la patience, « à ne pas se laisser manipuler par ceux qui, contre toute évidence, s’évertuent à répandre le pessimisme et les doutes en semant les doutes sur la volonté d’appliquer pleinement la loi d’amnistie sans limite, sans trafic et discrimination». Et ledit sorcier chargé de l'agit-prop de se poser la question : « Qui dirige notre sorcellerie, les bénéficiaires de la loi d'amnistie, leurs proches et leurs avocats ? La Nouvelle Démocratie du Luabongo, son bulukutu et son mungwa ya basengi, n'a de leçons à recevoir de personne et encore moins de ses propres prisonniers et de leurs avocats !». 
On attend.
On me demande de surseoir à la diffusion de mon buku.
On attend 
On apprend d'une part et d'autre part
On apprend d'une part, de source syndicale, que la SNCL était au courant de l’état défectueux du train qui a déraillé à Katongola, dans le grand-duché du Katanga : un train dont, rapporte un agent de l’entreprise, la locomotive se serait emballée « comme un buffle quand il s'énerve et devient incontrôlable ». Ce trains dont les machinistes sont morts, aurait normalement dû rentrer à vide à Lubumbashi pour entretien et n'aurait jamais dû transporter des marchandises et encore moins des hommes. 
On apprend d'autre part que la synergie des syndicats des enseignants fait savoir que « trois cent mille enseignants ne sont toujours pas payés depuis plusieurs années sur l'ensemble de la République autocratique du Luabongo ». On s'imagine évidemment la réaction énervée du sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo : « Qui dirige notre sorcellerie, une délégation syndicale de cheminots arrogants ou d'enseignants de brousse abrutis et stupides ?»
On attend.
On apprend que les échanges commerciaux avec la République de Fara-Fara ne sont pas affectés par les expulsions de ressortissants de la République autocratique du Luabongo. Le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo stigmatise « ceux qui tiennent à pousser les autorités sur les chemins d’une réaction viscérale d’exaspération, ceux qui font peu de cas des 92 à 95 % de nos ressortissants demeurant encore à un titre ou à un autre dans ce pays voisin et dont il est prudent de ne pas compromettre la quiétude par des décisions à l'emporte-pièce.» Et ledit sorcier chargé de l'agit-prop de se poser la question : « Qui dirige notre sorcellerie, les refoulés de la République de Fara-Fara et leurs familles, de simples porteurs de valises et de baluchons  ? La Nouvelle Démocratie Nationale du Luabongo, nationale et souveraine, n'a de leçons à recevoir de personne et encore moins de ceux qui l'avaient, avec ingratitude, reniée, rejetée ou désertée !»
On attend.
On apprend que les agents de la Société nationale d'assurances (Sonas) ont organisé un sit-in devant la direction générale de leur entreprise dans la ville-duché d'Expo. Ils réclament leurs arriérés de salaire datant pour certains de 2009. Trois agents de la Sonas et une journaliste ont été interpellés.
On attend 
On espère que Mopoie et Bangazegino figureront sur une prochaine liste de personnes libérables. 
On attend.
On apprend que le bilan de l'accident ferroviaire de Katongola, dans le grand-duché du Katanga, est toujours controversé. La « société civile » locale parle de plus de deux cent dix morts tandis que le chef de la collectivité locale déclare que ses services ont participé à l’enterrement de quatre cent-six corps. La réaction du sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo ne se fait pas attendre : « Qui dirige notre sorcellerie : la société civile ou un petit chef coutumier local qui cherche à sa faire valoir en inventant des chiffres extravagants ? La Jeune démocratie du Luabongo n'a de leçons à recevoir de personne et encore moins de ses propres ressortissants, ni même de ses morts ! Et surtout pas de chefs coutumiers qui ne savent même pas compter !»
On attend.
On apprend qu'un nouveau déraillement du train de la SNCL a fait provisoirement cinq morts à la hauteur de la localité de Kabongo, toujours dans le grand-duché du Katanga.  Il s'agit d'un train marchandise « de secours » en provenance de Kanyama, comprenant cinq wagons et qui avait été envoyés à Katongola pour déposer des graviers sur les lieux du premier accident et qui aurait embarqué à son bord plus de deux cents personnes. Le premier bilan de cinq morts pourrait s’alourdir avec le redressement des wagons renversés.
On attend
On apprend que 4.586 « Zaïrois » expulsés d’Angola sont rentrés en République autocratique du Luabongo par le poste frontalier de Yema, en baronnie de Muanda depuis le début de l’année.
On attend.
On apprend que les corps habillés en bleu ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes une nouvelle manifestation des agents de la Sonas dans la ville-duché d'Expo. En dehors du paiement des arriérés de salaires et du départ du comité de gestion, les manifestants réclament également le paiement intégral des indemnités de carrière de tous les retraités, l’organisation de l’élection syndicale et la réhabilitation de cinq délégués syndicaux qui auraient été licenciés illégalement. 
On attend.
On apprend que la justice militaire Luabongaise a acquitté la quasi-totalité des officiers et soldats du 391e bataillon de commandos, formés par les États-Unis dans la ville franche de Kisangani (alias Boyoma) (alias Singa Mwambe), des viols massifs commis en novembre 2012, à Minova, dans le duché du Nord-Kivu, après la débâcle de Goma et la prise de la capitale du duché par les rebelles du M23. On se rappelle qu'un rapport de la Mission des Nations Unies au Luabongo consacré à ces événements avait dénombre « 135 cas de violences sexuelles, ainsi que d'autres violations graves des droits de l'homme, dont des meurtres et des pillages massifs (...) perpétrés par des militaires du 20 au 20 novembre 2012. »
On attend.
On apprend que l’eau ne coule plus des robinets dans le quartier Kinsuka-Pêcheur du bourg autonome de Lingwala dans la ville-duché d'Expo. Les habitants de ce quartier s’étonnent 
- Ohooh ? Transmutation de Hulk ? Eske Poto moyindo ekomi mboka ya ba ndoki ?
- Chutt ! Allégations tendancieuses ! Supputations malhonnêtes ! Atteinten à l'ordre public ! Rastreins, fieu !

de continuer à recevoir les factures de la Regideso comme si la situation était normale. 
On attend.
On apprend que, dans le cadre de l'opération « Mbata ya bakolo », 72.731 « Zaïrois » auraient, à ce jour, été refoulés de la République de Fara-Fara et que de nombreuses mesures ont été prises par les sorciers régaliens de la RAL afin de donner une réponse appropriée à cette situation telles que, notamment, l'identification de tous les étrangers résidant dans la sorcellerie, le renforcement de l'opération « Likofi plus » et la délocalisation du site de transit des refoulés à Maluku, dans la périphérie de la ville-duché d'Expo.
On attend 
On apprend que les corps habillés en bleu ont dispersé brutalement, à coups de gaz lacrymogènes, une marche des étudiants de l'Université d'Expo.
- Ohooh ? Les « camarades O »  du Mont-Amba commenceraient-ils à s'énerver ?
- Chutt ! Propos mensongers ! Tentative d'incitation à la révolte contre les autorités ! Tentative d'atteintenà la sûreté de l'Etat !
qui manifestaient contre les expulsions de « Zaïrois » de la République de Fara-Fara. Les étudiants se rendaient à pied au Parlement pour y déposer un mémorandum.
On attend.
On apprend que Scott Campbell, le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme au Luabongo (BCNUDH), a déclaré à Goma, au chef-lieu du duché du Nord-Kivu partager « à 100 % la déception des victimes de viols massifs et autres crimes » commis à Minova. On imagine déjà la réaction du sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo : «  Encore ce... soki Scott soki Campbell soki nani ! Et de quoi se mêle-t-il toujours, ce simple fonctionnaire qui se permet d'outrepasser son mandat ? Ce récidiviste et ce téméraire ! Nul n'a le droit de juger nos juges ! La justice ne peut quand même pas condamner des innocents uniquement pour faire plaisir à des associations de défense des droits de l'homme ! Qui dirige notre sorcellerie, le directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme au Luabongo ? La Jeune démocratie du Luabongo n'a de leçons à recevoir de personne  et surtout pas de la communauté internationale et du BCNUDH ! »
On attend.
On apprend que les dernières pluies qui se sont abattues sur la ville-duché d'Expo ont dégradé les conditions de vie des « Zaïrois » refoulés de la République de Fara-Fara et regroupés au stade Cardinal Malula et dans la cour du bâtiment administratif du bourg autonome de Kinshasa. Dans l’enclos de ce bâtiment, des expulsés, assis sur leurs valises et les pieds dans la boue, attendent leur identification. Au stade Cardinal Malula, la majorité des personnes ont pris place sur les gradins. Au milieu du terrain, couvert de flaques d’eau, trône un chapiteau sous lequel certains expulsés ont placé leurs bagages. Une femme, arrivée sur le lieu il y a dix jours avec ses cinq enfants, témoigne: «Nous sommes tous grippés, nous passons la nuit à la belle étoile. Quand il pleut, nous nous couvrons avec une chaise ou un seau. Les éponges et les habits des enfants sont tous mouillés. Je les ai étalés sur le mur. Nous souhaitons qu’il y ait suffisamment de soleil pour que cela sèche, sinon nous serons obligés de passer la nuit à même le sol avec les enfants. Tu vois cet enfant qui dort sur les gradins ? C’est mon enfant, il a une année. C’est là sa chambre, qu’il fasse chaud ou froid, c’est là qu’il dort».
On attend.
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend.
On apprend que, lors de ses dernières prestations, peinant à stabiliser sa voix, surprise à utiliser un puff en plein effort, La Malibran a été sifflée et chahutée... 
- Ohooh ? Suspicion de trahison ? Ou machisme ordinaire d’une assemblée de phallocrates ?
- Chuttt ! Propagation de fausse nouvelle, fieu ! Offense à une personne proche de la Haute Hiérarchie ! Rastreins valet !
par un public de mélomanes avertis venus l'écouter au Palais du Peuple. Trois des dernières interprétations de l'ex-grand espoir de la scène lyrique Luabongaise et du  Théâtre de la Nouvelle Démocratie « à la mode de chez nous » n'ont pas convaincu l'assistance. Elles ont été contestées bruyamment par un public devenu apparemment plus exigeant : partitions tronquées, approximations, hésitations, confusions, prestations monocordes et sonnant creux, maintien guindé, chant serré et peu expressif, manquant de profondeur. Après avoir donné l'impression de pouvoir monter, monter, monter très haut, jusqu'au sommet, jusqu'aux étoiles, La Malibran aurait accouché finalement et avant terme d'un simple vent ! Un pet ! Et la soprano du barreau et ex-diva de la Châtellenie d’Awel aurait été obligée… La whonte ! de se retirer et de quitter la scène sous les cris de «  Démission ! Démission !  Judas ya mwasi ! ». Elle aurait regagné son hôtel particulier en pleurant de rage. Je m’interroge à nouveau, moins naïvement et avec plus de perfidie : « Ohooh ? Certains des nouveaux « collaborateurs les plus proches » de la diva vont ne vont-ils pas payer très cher cette désaffection du public ? Une scénographe mal inspirée, une coiffeuse ne sachant pas bien tresser et un directeur musical peu expérimenté ne risquent-ils pas de se retrouver au chômage et d’être transformés en pourceaux ? Sans doute s'agit-il là de nouveaux agents engagés à la va-vite pour remplacer ceux que...
- Ohooh ? Rendus coupables du mauvais temps pour cause de prévisions météorologiques désastreuses ?
- Chutt !
La Malibran avaient précédemment fait embastiller à l'Université Libre de Makala pour fautes professionnelles graves ? »
On attend. 
On se demande quand interviendra la libération de Mopoie et de Bangazegino.
On attend toujours de RIIIR





Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
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